mercredi 3 août 2011

Beautés d'une Ile.

Toute bonne chose a une fin.
Quelques jours en Corse pour profiter du beau temps, de l'esprit insulaire si particulier, des criques, des châtaigneraies habitées de jolis cochons, des vaches en liberté et des produits traditionnels.

Premiers d'entre tous les charcuteries m'ont enchanté.

La Coppa faite à partir d'Echine. Tendre et légèrement grasse, pas trop salée est ma préférée.
Le Lonzu, qui est réalisé à partir du filet mais que je trouve très rassemblant du Bacon. Pas trop mon truc.
Les Saucissons, souvent fumés, délicieux.
Le Figatellu, salaison à base de foie... et pourtant j'aime bien.

D'après Wiki, que je cite le processus est le suivant :
Salaison des morceaux (bien oui, à l'origine il s'agissait de conserver la viande sans frigo).
Aération sur plusieurs jours.
Rinçage au vin.
Macération avec ajout d'ingrédients, dont les assaisonnements.
Séchage.
Boyaux, ficelage.
Fumage au bois de hêtre.
Mise en cave.

Seuls 8% des charcuteries Corses sont réalisées à partir de cochons corses. Je ne prétends pas que celles goûtées ou rapportées étaient authentiques, mais les corses ont un tel savoir faire que la plupart des dégustations fût un plaisir.
Par contre j'ai bien compris que les saucissons d'Ane ou de Sangliers sont une belle fumisterie. L'Ane ne fait pas partie de la tradition culinaire corse. Le sanglier est importé d'Argentine.

Nous avons également dégusté quelques fromages. Je n'ai jamais noté les noms et serait bien incapable de les citer après coup. Les tarifs sont mignons (autour de 9 à 12 € la part pour 5 personnes).
Je retiens les tomes de brebis, plus ou moins salées ainsi qu'un petit fromage ayant un air de Munster; très agréable (vous savez, celui où nos doigts gardent une merveilleuses odeur toute la journée...).
J'ai apprécié également un fromage Sarde en forme de gourde (vache) dont je n'ai pas retenu le nom.
Point commun : Ajouter de la confiture de figue pour adoucir le costaud :)

On ne peut pas venir en Corse sans déguster toutes les spécialités à base de Brocciu :
Les Corses le traduisent en Ricotta pour les Italiens.
Plus proche du fromage blanc. A la base de nombreuses spécialités. Fabriqué à base de petit lait.
On le trouve dans la pulenda, les légumes farcis (aubergine, courgette, tomate, artichaut), omelettes, soufflés, pâtes (raviolis, lasagnes, cannellonis au brocciu), tartes salées, poissons (sardines farcies au brocciu, truite au brocciu).
Outre le célèbre fiadone (dessert), il est aussi le dénominateur commun de nombreuses pâtisseries : imbrucciata, falculella, migliacciu, fritelle et manfare (beignets). Nous avons tout goûté, ou presque.

Par ailleurs, bien sur, nos amis Corses sont producteurs de vins simples (peu de cépages différents) et délicieux.

Mon initiation a commencé autour de Patrimonio, qui est la région la plus réputée. Je connaissais de réputation les nectars d'Antoine Arena... même si j'arrive toujours un petit peu trop tard pour m'en procurer, mais j'ai découvert sur place quelques producteurs talentueux :
  • Nicolas Mariotti, qui officie chez Madame Lecca et deviendra une star dans les années à venir. Il ne possède pas sont propre domaine, et est hébergé actuellement chez son employeuse. Cette dernière produit de son côté un succulent rosé...
  • Voisin de ces derniers, Yves Lecca dont le domaine comprenait celui précité dans le passé a été découvert par erreur en cherchant Nicolas. Il s'agit d'un producteur ayant pignon sur rue. Ses vins sont succulents et méritent surement d'être attendus. J'ai apprécié la dégustation du Bianco Gentilé, cépage oublié, qu'il produisait pour la première année.
  • Troisième découverte, le domaine Giacometti. Une véritable expédition, puisque ce dernier se trouve en plein désert des Agriates, à l'ouest de Saint Florent, au bout d'une interminable piste de terre. Il est voisin du Clos Teddi également connu des amateurs. Ce domaine produits des vins originaux, bien que qualitativement légèrement inférieurs aux derniers cités. Pour autant, si l'on essaie ses cuvées spéciales (les agriates, cuvée Sarah, Cuvée Sempre Cutentu) on découvre des vins très originaux et pas bien chers.
Autre région appréciée, le Sartenais.
On m'avait parlé de la star du coin : Fumicicoli.
Je confirme, c'est excellent. Je n'ai dégusté que 2 vins. Les cuvées de bases en Blanc et rouge. Le blanc est somptueux. Enfin, était somptueux car il est déja à sec. Le gros problème est sa diffusion, totalement noyautée par les restaurateurs insulaires.
Le rouge est moins agréable. Je préfère les Patrimonio dégustés plus haut. Mais j'ai rapporté d'autres bouteilles pour me faire une idées des productions corses en rouge.
En repartant, je me suis arrêté à la cave de Sartène, située à l'entrée de la vieille ville. Le propriétaire, gérant est adorable. Il ne voulait rien me vendre, arguant que je devrais passer par un distributeur pour importer de bonne bouteilles. N'empêche qu'il m'a formidablement conseillé. Je lui ai pris quelques bouteilles (ses tarifs sont plus bas que chez les viticulteurs...) pour essayer à la maison.
A suivre donc.

2 commentaires:

  1. Quelques remarques sur les blancs corses (pompées ici ou la) :
    La Corse comme tout le monde le sait connait un climat Meridional mais vraiment marquée par l'air Marin, On retrouve la typicité du Piémont (pas de plaine). Tous les vignobles sont à proximité de la mer.
    Par contre, et contrairement au sud (Provence) les nuits sont froides et les jours chauds.
    Les blancs sont particuliers et rafraichissants.
    3 terroirs se distinguent :
    Le cap corse et l'est (sol schisteux) : austères minéraux, salins.
    Le Nord ouest (patrimonio au sols argilo calcaires) sont plus opulants mais leur chair est fine.
    Le Sud (Sartene)au sol granitique : plus croquants et aériens (apéro)

    Le cépage presqu'unique est le Vermentino (Origine péloponese). Il existe quelques vieux cépages que les Corses cherchent à redécouvrir et exploiteront surement à l'avenir).
    Le Vermentino est exactment le frère jumeaux du Rolle utilisé Provence.
    Très adapté en corse.
    Caractéristiques : Beaucoup d'arômes et vins très rafraichissants par rapport à ceux de Provence.
    Acidité relativement faible compensée par une belle minéralité (on suce du caillou).
    Le terroir compte beaucoup, et en cela la corse ressemble à la bourgogne dans le sens des différences entre les micro-terroirs, les parentèles.
    Le point négatif est la faible diffusion : Il y a 10 ans : blanc 10% rose 30% rouge 60%, maintenant rosé 60%, rouge 30% blanc 10%

    Quelques "vieux nouveaux cépages" spécifiques sont essayés : Voir J Charles Abbatucci vers ajaccio (cuvée collection).
    L'autre cépage blanc renaissant est le Bianco Gentile que j'ai trouvé chez 2 vignerons. Y Lecca et Antoine Arena. Je le trouve très distingué.

    Le Vermentino est très adaptés aux produits de la mer... poissons
    Exemple : Blanc du sud pour l'apéro, Poissonss sur ceux du cap corse, cote veau sur Patrimonio d'Antoine Arena.... Miam

    Les blancs corses peuvent Vieillir bien, comme des Rielsing... ils laissent alors apparaitre des notes pétrolées...
    L'Acidité est quelques fois faible, mais la minéralité compense et apporte une grande longeur en bouche sur langouste etc...
    En vieillissant arrivent également,souvent, des aromes d'agrumes (Cedra ou clementine, fleur citronnier ou oranger)....
    Il va falloir essayer tout cela non ?

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  2. Après moultes dégustations les grands vainqueurs sont :
    Fiumicicoli en blanc sur le millésime 2010. Pas grand monde pour trouver quelque chose à redire. C'est parfumé, délicat, sufisement vif... très bon.
    Certains ont apprécié le Bianco Gentile de Leccia. C'est très différent, plus tendu et moins expressif. Plus fruité. Classe.
    D'autres, dont une épicurienne Bourguignonne ;) ont aimé le blanc boisé de Giacometti. Les avis sont partagés.
    En rouge les vainqueurs sont Giacometti Sciciarellu (comment ca s'écrit au fait ?) qui est une pure merveille de délicatesse, caramélisé, fleuri, délicat... J'en rêve encore la nuit... et à l'opposé, pour les rustiques, Mariotti rouge qui en envoie sévère. Boudiou, c déméménage.
    Giacometti cuvée Sarah est également cité. (tout comme son blanc).
    Dommage que tout cela soit bien dificile à obtenir sur le continent...
    J'ai pu récupérer quelques fines bouteilles de Fiumicicoli 2010 pour déguster avec mes potes et refaire les vacances.

    Quand à la Coppa et au fromage Sarde ... c'était magnifique...

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